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L'affiche de l'UDC qui a suscité une vive polémique.
Les électeurs helvétiques sont appelés à se prononcer sur l'interdiction de ce symbole musulman, ce dimanche. Une initiative, très débattue, d'un parti populiste de droite.
Faut-il interdire les minarets sur le territoire de la Confédération helvétique? Les Suisses se prononceront ce dimanche 29 novembre par référendum. A l'origine de cette "votation populaire", l'Union démocratique du centre (UDC), une formation populiste de droite, appelle les électeurs au "refus sans équivoque de l'islamisation de la Suisse".
Selon les sondages, un tiers d'entre eux (35%) pourrait être sensible à l'argument et voter "oui". Il faut dire que l'UDC, qui entend avec cette opération doper sa cote de popularité, a opté pour une campagne particulièrement agressive. L'une des affiches du parti, représentant une femme en burqa et sept minarets transperçant le drapeau suisse, a suscité une vive polémique.
A l'exception de la droite évangéliste, toutes les autres formations politiques, des libéraux aux socialistes en passant par les démocrates-chrétiens, appellent à voter "non", de même que les autorités religieuses et les milieux économiques.
Gerold Bürhrer, président de la Fédération des entreprises suisses, est également monté au créneau pour rappeler que la Suisse a vendu en 2008 quelque 10 milliards d'euros de marchandises aux pays musulmans et que les seuls visiteurs du Golfe ont payé 174 500 nuitées dans les hôtels genevois... De son côté, le Conseil fédéral - le gouvernement - a pris publiquement position contre une mesure qui menacerait la "paix religieuse" et serait ressentie comme une "marque de rejet" par les musulmans de Suisse.
Tout est parti, au mois de juillet, d'une petite ville du canton de Berne, Langenthal, lorsque l'association islamique de cette commune a obtenu l'autorisation d'ériger un minaret sur le toit de son local. Une association - "Stop minaret" - a aussitôt été créée par des partisans de l'UDC et un recours a été déposé contre la décision du canton. La Suisse ne compte aujourd'hui, en tout et pour tout, que quatre minarets, à Genève, Zurich, Winthertur et Wangen bei Olten. Aucun d'entre eux ne diffuse les appels à la prière.
Les 400 000 musulmans de Suisse représentent un peu plus de 4% de la population. Ce sont les Turcs (20% de la communauté), qui sont venus les premiers, suivis de la main-d'oeuvre yougoslave puis, dans les années 1990, des réfugiés de Bosnie et du Kosovo. Aujourd'hui, la majorité (57%) est originaire des Balkans.
source: lexpress.fr