jeudi 30 juillet 2009

Corse: une communauté religieuse soupçonnée d'avoir abusé ses fidèles

LePost

Cette association religieuse dit être la « Messagère de la Vierge Marie » et «porter les stigmates du Christ».

Rien que ça !

Implantée en Corse, à Vescovato, la communauté qui a pour nom « La famille Ave Maria de l’enfant Jésus » est dirigée par une ancienne aide-soignante d’une maison de retraite de Bastia, en Haute-Corse.

Une communauté qui attire les fidèles venus de toute l’Europe…

Mais une communauté qui, depuis plusieurs semaines, fait l’objet d’une enquête préliminaire du parquet de Bastia.

Pourquoi ?

La justice soupçonne cette association d’abus de faiblesse, d’abus de confiance et d’escroquerie…

Le Parisien révèle que dans cette affaire, la police judiciaire de Bastia et les renseignements généraux multiplient les enquêtes.

L’administration fiscale faisant de même.

De son côté, l’évêché de Corse, a condamné avec la plus grande fermeté les pratiques de cette communauté « pas si catholique » que ça.

La communauté est donc dirigée par Agnès Mignoni, 46 ans, qui se fait appeler « La Messagère ».

Une « messagère » qui porte un voile blanc, ainsi qu’un habit religieux immaculé avec un portrait de la vierge en plastron.

Elle affirme avoir divorcé sur ordre de la Vierge.

Un divorce « exigé » pour se consacrer à la religion.

Pour la petite histoire, c’est tout de même son mari qui a obtenu la garde des enfants…
Le fidèle qui se connecte sur le site Internet de la communauté peut apprendre que « La Messagère » a vu sa première apparition de la Vierge le 23 juin 1986, alors qu’elle faisait ses études d’infirmière.

Une deuxième apparition en mars 1990.

Cette fois, la Vierge lui aurait montré « une croix glorieuse » surgissant au pied d’un rosier enflammé.

Il y en aura trois autres...

Des « apparitions » qui lui vaudront d’être licenciée de la maison de retraite où elle était employée…

Dérive sectaire?

Jean-Jacques Fagni, le procureur de Bastia précise que dans cette affaire on se trouve « face à une organisation religieuse à risques. Il existe une forte personnalisation autour de cette femme. Cela peut s’apparenter à un risque de dérive sectaire ».

Sans oublier, poursuit le magistrat que cette association évoque constamment un grand «besoin d’espèces sonnantes et trébuchantes».

Un homme originaire de Clermont-Ferrand a porté plainte « pour abus de faiblesse » contre l’association, son épouse ayant versé 12.000 euros à la communauté…

En 2002, l’évêché de Corse avait demandé la fermeture du site Internet de la communauté.
Sans succès.

« Agnès Mignoni revendiquait faussement le soutien de certains prêtres qui n’ont pas le droit d’exercer », précise dans Le Parisien, Stéphane Sclavo, secrétaire particulier de Mgr Jean-Luc Brunin, évêque de Corse.

Tout en rappelant que « cette organisation ne bénéficie d’aucun soutien de l’église catholique de Corse ».

Chaque année en septembre, à l’occasion de la semaine de la Vierge en Corse, les fidèles de « La Messagère » peuvent l’approcher de près dans un appartement qu’elle loue à Pancheraccia.

Là, allongée sur un lit, un crucifix en main, elle leur montre les prétendus stigmates de sang du Christ…

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